20 Avril, 2020: Communiqué de presse du Comité de Suivi du Forum Social Maghrébin


Malgré les mesures prises par les Etats maghrébins (avec le flou qui persiste du fait du chaos en Libye), nous associations, mouvements sociaux, syndicats, engagés dans la dynamique du Forum Social Maghreb pour un Maghreb des peuples démocratique et inclusif, exprimons notre forte inquiétude sur les fragilités, les carences de la protection sociale, du droit d’accès aux services de santé, de l’obligation des Etats à protéger la vie des citoyens. La pandémie vient dévoiler au grand jour la tragique réalité des politiques et les choix des Etats du Maghreb que nous n’avons cessés de dénoncer.

Nous n’avons cessé d’appeler de toutes nos forces nos Etats pour le respect des droits économiques et sociaux des peuples, le respect des droits humains et pour la mise en place de politiques collectives et complémentaires permettant aux peuples et particulièrement les plus démunis de jouir de la protection sociale, du droit d’accès à la santé, aux logements décents, à la justice sociale et la démocratie.

Notre inquiétude est encore plus forte concernant la situation des migrants, des réfugiés.es et demandeurs d’asiles qui sont une composante de nos sociétés.

Face à cette situation tragique et qui risque d’être incontrôlable si des mesures fortes et courageuses ne sont pas prises, nous demandons et appelons nos Etats à:

– Communiquer de manière transparente sur la situation des migrants dans chaque pays et particulièrement sur leur situation sanitaire en cette période de pandémie ;
– Fermer d’urgence les différents centres de rétention (formels ou informels) des migrants sans papiers au Nord comme au Sud de la méditerranée ;
– Lancer, conjointement et de manière concertée, au niveau des Etats du Maghreb une initiative maghrébine, déclinée au niveau national afin d’instaurer un climat de confiance, rassurer ces populations migrantes, réfugiées et demandeurs d’asile et formaliser leur prise en charge, afin que leur droit à la santé, au même titre que les nationaux, soit garanti ;
– Prendre des mesures courageuses et la responsabilité historique pour une opération exceptionnelle de régularisation de migrants présents sur le territoire maghrébin. Cette mesure politique et humanitaire répondra aux différents appels des organisations maghrébines de défense des droits humains et aux préoccupations exprimées depuis plusieurs années et à plusieurs reprises par les partenaires sociaux face à la précarité et à l’exploitation des travailleurs en situation administrative irrégulière au Maghreb;
– Veiller particulièrement au sort des mineurs et des femmes migrantes isolées proie des trafiquants d’êtres humains ;
– Mettre en place les différents mécanismes de protection de personnes en danger prévues dans le cadre du droit international humanitaire ;
– Instaurer l’égalité d’accès avec les nationaux aux soins et aux différentes dispositions du droit du travail
– Loger, dans des conditions décentes, tous les migrants sans abri
– Faire bénéficier les migrants des mesures de soutien financier au même titre que les nationaux;
– Mettre en place une plateforme d’information et d’accompagnement spécifique aux migrants.
– Faire bénéficier les migrants incarcérés des mesures de libération prises par certains Etats du Maghreb. Les personnes réfugiées, demandeurs d’asile et migrantes vivent et travaillent à nos côtés et au sein de nos familles, il est de notre devoir de les soutenir. La société civile maghrébine déploie des initiatives magnifiques de soutien, mais les Etats doivent assumer leurs responsabilités.

Il est du devoir et l’obligation des Etats de garantir et respecter le droit des migrant-e-s, des demandeurs d’asile, des réfugiés, à la santé et à la protection sociale.

CHERS-ES MEMBRES DU BUREAU NATIONAL DE L’ODT-I

L’histoire ne se répétera pas cette année 2020 comme à l’accoutumée pour la célébration à travers le monde du O1 mai déclarée journée internationale du travail.

Cette journée inédite restera dans les anales de notre vie professionnelle car l’ensemble de la classe ouvrière mondiale va la célébrer dans la méditation et la restriction suite au confinement obligatoire et à l’état d’urgence nous imposés par la menace de la pandémie de coronavirus.

Chers-es membres,

Depuis décembre 2019, la planète toute entière vit au rythme d’un état d’urgence sanitaire et du confinement obligatoire suite à la menace de la propagation de la pandémie de coronavirus baptisé COVID-19.

Plus de la moitié de la population mondiale reste confinée alors que le nombre de cas infectés s’élève déjà à plus de trois millions des personnes atteintes du virus et plus de deux cent vingt milles décès dans 190 pays à travers le monde.

Des mesures drastiques sécuritaires et préventives ont été prises par l’ensemble des gouvernements du globe en vue de faire face à cette épidémie dévastatrice et éradiquer ce phénomène planétaire à savoir : la fermeture des frontières, les gestes barrières, la distanciation sociale, le confinement, la médication et le port obligatoire des masques.

Le Maroc notre deuxième patrie comme tous les autres pays du monde n’est pas non plus épargné de cet ennemi commun qui terrasse le monde entier sans épargner aucune frontière et attaque tout le monde sur son passage implacablement.

Sous les hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le gouvernement chérifien a entrepris hormis les mesures de sécurité et d’hygiène sanitaire, d’autres mesures encore de soutien et d’accompagnement en faveur de la population en général et la plus démunie en particulier notamment :

1. La création d’un fonds spécial pour la gestion de la pandémie de COVID-19 ;
2. La mise en place d’un comité de veille économique CVE ;
3. L’exonération des droits de bail des locataires des locaux des Habous
4. L’application de traçage des contaminations ;
5. La proposition de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour une initiative africaine pour lutter contre le coronavirus-COVID-19.

Chers-es membres

Face à la difficulté complexe liée au COVID-19 pour le 1er mai, fête du travail, nous devons même confinés donner à cette journée une véritable force collective en étant toujours en première ligne et continuer notre lutte pour combattre les inégalités sociales et salariales, le chômage, l’injustice, la discrimination et la précarité qui entravent notre insertion socio professionnelle et économique au sein de notre société d’accueil.
Restons donc unis pour une lutte revendicative de l’amélioration du filet social et des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs migrants qui sont victimes de cette crise partout au monde et pourtant ils travaillent dans les conditions inappropriées, parfois inacceptables à cause de leur main d’œuvre bon marché alors qu’ils constituent un facteur de développement inestimable pour leurs pays d’origine, de transit et de résidence.
Certes, nous saluons les efforts entrepris et les mesures salutaires prises par les autorités publiques du Royaume sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour enrayer cette pandémie qui ronge la terre entière.
C’est ainsi,

– Considérant le leadership du Maroc sur la question migratoire au niveau africain et international et en sa qualité de pays modèle en matière des droits de l’homme dans la région et la sous région ;
– Considérant les instruments internationaux des droits de l’homme dont le Maroc est signataire, notamment la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille et le pacte mondiale pour les migrations sures, ordonnées et régulières ;
– Afin de lier l’utile à l’agréable et permettre aux migrants de surmonter cette crise pandémique au coronavirus en cette période critique ;

Nous plaidons aux autorités marocaines :

1. Des solutions rapides et efficientes au trop nombreux cas des migrants et réfugiés non pris en charge dans le cadre des mesures de soutien et d’accompagnement au COVID-19 qui pourraient déboucher sur de véritables drames humains ;
2. Un moratoire sur le paiement de leurs loyers en cette période de confinement obligatoire pour manque des ressources dues à l’arrêt de leurs activités surtout informelles;
3. La facilitation d’obtention des attestations de déplacement dérogatoires aux migrants en situation irrégulière afin de leur permettre de se déplacer pour aller recevoir l’aide qui leur est accordée par certains bienfaiteurs ;
4. La suspension de toutes les pratiques d’expulsion des personnes migrantes ; demandeuses d’asile et réfugiés en cette période délicate de confinement obligatoire.
5. Le respect des droits fondamentaux du travail des tous les travailleurs y compris les travailleurs migrants-es et les réfugiés en arrêt de travail.

Exigeons aux travailleurs migrants:

1. Le respect des mesures d’hygiène et de sécurité préventives prises par les autorités marocaines pour préserver la santé et la vie de tous les citoyens sur le territoire marocain en faisant preuve de responsabilité et de civisme ;
2. De s’abstenir aux fake news qui font croire que le COVID-19 est une imagination alors que le virus existe et n’épargne aucune nationalité, communauté ou religion.

Vive Sa Majesté le Roi Mohammed VI
Vive le Maroc
Vive l’ODT et l’ODT-I
Bonne fête du travail en mode confinement
Je vous remercie
Franck IYANGA MAKELO
Secrétaire général

Voir le communiqué ici.